(DES)ACCORDS POUR PROTÉGER LE LAC SUPÉRIEUR ENTRE LE CANADA ET LES ÉTATS-UNIS
La zone du Lac supérieur a souvent fait l’objet de mesures de protection entre le Canada et les États-Unis. Depuis 1909, les deux pays s’engagent à protéger la région. Mais dernièrement, la présidence de Donald Trump a remis en cause beaucoup de règles de protection de l’environnement. L’administration Trump s’est opposée à une grande partie des lois de protection de la nature sauvage mises en place par Barack Obama.
.
.
.
.
Le lac supérieur absent de la campagne
Pendant la campagne présidentielle américaine, les candidats Joe Biden et Donald Trump ne se sont pas prononcés au sujet des mines. Le président Trump a pendant son mandat pris le soin de se débarrasser de l’ancienne loi adoptée par Obama en son temps pour protéger plus de 230 000 hectares dans la forêt nationale supérieure, voisine du Lac supérieur. Joe Biden n’a pas reparlé de cet enjeu depuis sa vice-présidence sous Barack Obama.
Pour le journal Minnésotain StarTribune, le silence de Biden est « parfaitement logique », étant donné que les démocrates hésitent entre le soutien à l’environnement et aux travailleurs des mines, en particulier dans le nord-est du Minnesota ».
Le StarTribune rapporte que « Kanitz, une déléguée nationale de Biden, a déclaré qu'elle ne se souciait pas du silence de Biden, car elle est convaincue que s'il est élu, il s'entourera de personnes qui se rangeront du côté de la science ».
Mathilde Bourgeon, chercheur à l’Observatoire sur les États-Unis de la Chaire Raoul-Dandurand dont les recherches doctorales portent notamment sur les changements climatiques chez nos voisins du Sud, nous a accordé une courte entrevue. Vous pouvez en écouter un extrait via le lien ci-dessous.
Préserver l’eau claire
Des mesures de protection de l’eau ont été adoptées en 2019 entre l'Agence de protection de l'environnement des États-Unis et Environnement et Changement climatique Canada. L’objectif fixé par l'Accord sur la qualité de l'eau dans les Grands Lacs : s’attaquer aux espèces aquatiques envahissantes et lutter contre les produits chimiques nuisant à la qualité de l'eau des Grands Lacs.
Pour préserver l’eau, les opérations de nettoyage ne sont pas totalement efficaces. L’article de Sara Bisone, chercheuse de l’INRS (institut national de la recherche scientifique) publié en 2012 met en lumière les difficultés de la décontamination des sols. Selon la scientifique, l'industrie — en particulier métallurgique — a contribué de façon très significative à la pollution des sols. Dans sa thèse, elle note que : « ce type de contamination métallique est difficile à traiter à cause de la présence de métaux dans les déchets rejetés par l’activité métallurgique. »
La réponse des gouvernements à la pollution de l’eau est l’Accord binational relatif à la qualité de l’eau dans les Grands Lacs. Cet accord entre le Canada et les États-Unis indique les priorités partagées et les mesures nécessaires pour restaurer et protéger les Grands Lacs.
Au niveau local, Thunder Bay en Ontario a mis en place un programme de gestion des eaux usées. Appelé « the Zero Discharge Demonstration Program ». Financé par la province de l’Ontario et le gouvernement canadien, l’investissement permet aux habitants d'avoir accès à des services de traitement de l'eau et des eaux usées. À cela plusieurs objectifs : santé et la protection des cours d'eau et des écosystèmes locaux.
La région bénéficiera aussi de la construction de nouveaux égouts en vue d'améliorer le passage des eaux pluviales.Les villes de Fort Frances et de Marathon ont également profité de ces financements.